CFP / Appel à contribution

Confirmed Keynotes

Naomi Fontaine

Innu First Nation Writer from Uashat, Québec. 

Giovanna Murillo Rincon

Paris-based activist committed to supporting the most vulnerable of QTIPOC subjects (Queer, Transgender and Intersex People of Colour).


The labels ‘dérangées’ and ‘dérangeantes’, which we might loosely translate as ‘disturbed’ and ‘disruptive’, have long been applied to women throughout the course of history. Once a woman does not correspond to the societal expectations and norms that supposedly define ‘proper womanhood’, be that in terms of appearance, behaviour, beliefs or situation, she is cast aside and held in contempt. ‘Good’ women are those who do not disturb and disrupt the patriarchy, but, rather, conform to and uphold systems of male privilege.

On the flipside, disturbance and disruption by women can often allow for the destabilisation of such androcentric systems. Women who have challenged the status quo in extraordinarily productive ways have often been the most ‘disturbed’ or ‘disruptive’, from the suffragettes to Cixous’ laughing Medusa, from Colette the author to Despente’s murderous heroines. Feminist action has literally made waves to see effective change take place. This is particularly apparent in the creative expression of women, typified in the 70s by the theorisation of écriture féminine: women have historically deployed experimental narrative forms to develop a way of writing that they could truly call their own, that was noticeably different from a male-dominated literary tradition. Content as well as form has also been of fundamental importance. By talking about their own, feminine experiences and desires in literature or art, women have been committing a de facto subversive act. ‘Women’s issues’ ̶ be that menstruation, the menopause, or women’s sexual desire ̶ have been historically absent from cultural representation, as demonstrably taboo subject material. This explains in part the popularity of autofiction as a genre across contemporary women’s writing in French.

Disruptive action also involves a dissolution of the singular category of ‘woman’ itself, that all too frequently equates the experience of cis-gendered, white, middle-class women with that of all womxn. This monolithic and binary reading of feminine identity not only silences marginal members of our societies further, but also overlooks the transformative power which they can bring to the feminist cause. Trans women in particular have all too often been deemed ‘disturbed’ by transphobic voices in the media (not least from a certain subsection of the feminist community), yet are arguably the most proactive as a group when it comes to dismantling sexist and misogynist ideology.

Interestingly and distressingly, then, what constitutes a form of disturbance or disruption on the part of women is often defined by other women. Disturbed or disruptive women are frequently policed by ‘good’ women. Some notoriously disruptive women have also caused disruption that has worked both in the favour of feminist action, and against it. We have only to think of Germaine Greer’s controversial comments on trans women, or Catherine Deneuve’s derisory reaction to the #MeToo campaign in Le Monde. A re-evaluation of the selected terms and of their application can thus enable us to identify (and hopefully reduce) the less obvious reaches of patriarchal power.

The theme that we have selected for WIF 2021 is evidently one that is rich in interpretation. We encourage our participants to reflect on the different ways in which women in French and Francophone literature, culture, cinema and politics partake in interrupting traditional definitions of femininity and, furthermore, how such transgressions are received and judged. We are, however, particularly interested in papers that consider one or more of the following sub-headings as well as proposals related to our keynote speakers:

  • Women and Mental Health
  • ‘Bad’ Mothers/Transgressive Mothering
  • Women and Sexual Deviance
  • ‘Disgusting’ Women
  • Women and Anger
  • Female Violence and Crime
  • Dangerous Women
  • Selfish Women
  • Disorderly and Misbehaving Women
  • Eco-Feminism and Eco-Feminist Warriors
  • Migrant and Marginalised Women
  • Women and Ageing
  • Female Intellectuals
  • Women and Revolt
One Book, One WiF
In partnership with our colleagues in WiF North America, WiF UK is furthering the 'One Book, One WiF' project that began in 2017. The aim of this initiative is to help promote critical interest in less known French and francophone women writers and thus to increase the readership of their corpus. The author for the 2021 conference is Naomi Fontaine and the text is Kuessipan (2011). Proposals for papers or a panel on this book or the author in general are welcomed.

Proposals are welcome in both English and French.

Please send abstracts of no more than 250 words and a brief bio to the following email address: wifmaynooth@gmail.com

Deadline: 15/09/20

For general queries, please contact Julie Rodgers or Polly Galis.

julie.rodgers@mu.ie

p.galis@bristol.ac.uk


Invitées d’honneur confirmées 

Naomi Fontaine

Écrivaine autochtone d’Uashat, Québec

Giovanna Murillo Rincon

Militante vivant à Paris, luttant pour protéger les personnes racisées queers, trans et intersexes les plus vulnérables.


Les qualificatifs « dérangées » et « dérangeantes », dont une traduction approximative en anglais serait « disturbed » et « disruptive », ont depuis longtemps servi à caractériser les femmes au cours de l’Histoire. Dès qu’une femme ne correspond pas aux normes et aux attentes de la société qui prétendent définir ce qu’est la « féminité acceptable », que ce soit en termes d’apparence, de comportement, de croyance ou de situation, elle est rejetée et méprisée. Les femmes « respectables » sont celles qui ni ne dérangent, ni ne troublent le patriarcat mais qui, au contraire, s’y conforment et préservent le privilège masculin.

Pour les mêmes raisons, perturbations et troubles imposés par les femmes permettent souvent de déstabiliser ces systèmes androcentriques. Les femmes qui ont remis en cause l’ordre des choses de manière éminemment productive ont souvent été les plus « dérangées » et « dérangeantes », des suffragettes à la Méduse rieuse de Cixous, en passant par l’autrice Colette ou encore les héroïnes meurtrières de Despentes. L’action féministe a littéralement fait des vagues, afin de provoquer de réels changements. Cela est particulièrement prégnant dans l’expression artistique des femmes, cristallisée dans les années 1970 par la théorisation de l’écriture féminine : les femmes ont depuis toujours eu recours à des formes narratives expérimentales afin de développer une manière d’écrire qu’elles pouvaient considérer comme leur appartenant, ostensiblement distincte de la tradition littéraire caractérisée par la domination masculine. Tout autant que la forme, le fond lui aussi a revêtu une importance capitale. En abordant dans la littérature et dans l’art leurs propres expériences et désirs de femmes, ces dernières ont, de fait, agi de manière subversive. Les « sujets féminins » (qu’il s’agisse de la menstruation, de la ménopause ou du désir sexuel des femmes), ont de tout temps été absents des représentations culturelles, constituant là un matériau explicitement tabou. Cela explique en partie la popularité du genre de l’autofiction parmi les autrices contemporaines d’expression française.

Déranger l’ordre des choses, c’est aussi en finir avec la simple catégorie de « femme » (woman), qui elle-même a tendance à réduire l’expérience de toutes les femmes (womxn) à celle des femmes cisgenres, blanches et de la classe moyenne. Cette lecture monolithique et binaire de l’identité féminine non seulement réduit davantage au silence les personnes marginalisées de nos sociétés, mais ignore également le pouvoir transformatif qu’elles peuvent apporter à la cause féministe. Les femmes trans en particulier ont bien trop souvent été qualifiées de “dérangées” dans les médias par des voix transphobes (notamment d’ailleurs par une partie de la communauté féministe), alors qu’elles forment probablement le groupe le plus engagé dans la déconstruction de l’idéologie sexiste et misogyne.  

Ainsi, de manière aussi intéressante que regrettable, la définition de ce qui constitue une forme de perturbation ou de trouble de la part des femmes est souvent décidée par des femmes elles-mêmes. Les femmes dérangées et dérangeantes sont souvent surveillées par les femmes « respectables ». Mais « déranger », en tant que femme, a pu à la fois servir et desservir l’action féministe, comme le démontrent certains cas célèbres. Il n’y a qu’à penser aux propos controversés de Germaine Greer concernant les femmes trans, ou à la réaction intempestive de Catherine Deneuve, dans Le Monde, concernant la campagne #MeToo. Ainsi, une étude renouvelée des termes retenus ici et de leurs usages nous aiderait à identifier (et, on l’espère, à réduire) les effets les moins évidents du pouvoir patriarcal.

Le thème choisi pour le colloque WIF 2021 peut bien sûr être interprété de multiples manières. Nous invitons les participant.e.s à réfléchir aux différents moyens par lesquels les femmes, dans les littératures et les cultures françaises et francophones ainsi que le cinéma et la politiqe, contribuent à bousculer les définitions traditionnelles de la féminité, et aussi à la façon dont ces transgressions sont reçues et perçues. Nous sommes cependant particulièrement intéressées par des communications portant sur l’une ou plusieurs des thématiques suivantes. Nous invitons aussi des interventions liées au travail de nos invitées d’honneur.

  • Femmes et équilibre psychologique

  • « Mauvaises » mères/maternités transgressives

  • Femmes et déviance sexuelle

  • Femmes « dégoûtantes »

  • Femmes et colère

  • Violence et crimes commis par des femmes

  • Femmes dangereuses

  • Femmes égoïstes

  • Femmes désobéissantes et insoumises

  • Écoféminisme et militantes écoféministes

  • Femmes migrantes et marginalisées

  • Femmes et vieillissement

  • Intellectuelles

  • Femmes et révolte

Un Livre, un WiF

Par ailleurs, WiF au Royaume-Uni est uni depuis 2017 par un partenariat avec WiF en Amérique du Nord autour du programme « Un Livre, un WiF ». Le projet vise à encourager la collaboration entre les deux associations lors de leurs deux colloques respectifs.  Par cette démarche, nous espérons attirer l’attention critique sur le travail d’écrivaines de langue française qui n’ont pas encore acquis la notoriété, en France ou dans le monde francophone. Pour ce colloque, est proposée l’écrivaine Naomi Fontaine, et son livre Kuessipan (2011) : toutes les propositions de communications ou de séances qui traitent de ce texte ou de cette écrivaine de manière générale sont les bienvenues.

Les communications peuvent se faire en anglais comme en français.

Merci d’envoyer vos propositions de communication sous forme d’un résumé de 250 mots maximum accompagné d’une brève notice biographique à l’adresse suivante : wifmaynooth@gmail.com

Date limite pour la réception des propositions : 15/09/20

Pour toute question, prière de contacter Julie Rodgers ou Polly Galis.

julie.rodgers@mu.ie

p.galis@bristol.ac.uk